La lettre d'Henri Chas du 3 décembre 1914
Le 23/11/2015 à 12h59 par Valentine Bouchez

Armentières, le 3 Xbre 1914

 

Ma chère Margot,

 

J'ai reçu ta lettre ce matin et une de Léon à laquelle je réponds également. Je regrette de ne pouvoir aller le voir mais les ordres du Général Foch qui commande en maître interdit les voyages.

 

J'ai pu ravitailler la ville mais en faisant l'avance d'une certaine somme, je t'expliquerai le pourquoi et le comment !

 

A Armentières depuis dimanche plus d'obus mais très vive fusillade entre Wez Macquart et la Prevoté, les tranchées sont à peine à 200 mètres l'une de l'autre.

 

Houplines a beaucoup souffert et particulièrement la propriété de Mr [...], trois obus sur sa maison aux 2/3 démolie - et sans doute pillée.

J'estime que tu n'as pas besoin de le renseigner exactement, il apprendra toujours assez tôt les mauvaises nouvelles.

 

De Lille, Roubaix, Tourcoing aucune nouvelle - il faut savoir patienter.

 

Nous évacuons le stock - ça marche cahin-caha. Peut-être que cette mesure n'était pas nécessaire mais du moins elle est sage.

 

Je vais très bien. Élise aussi bien - je n'ai pas de nouvelles de Jules ni d'Emile. Les anglais pensent que la guerre durera jusque [fin] de 1915. S'ils pouvaient se tromper.

 

Au tissage, Maison de commerce, rien jusqu'à ce jour.

 

[Il est impossible] d'envoyer par la poste quoique ce soit - aussi approvisionne-toi à Paris.

Tu ne peux pas te figurer ce que c'est qu'une armée alliée qui occupe le territoire !!!!

Je t'en reparlerai de vive voix.

 

Bonne santé à tous et bons baisers pour les grands et les petits sans t'oublier dans la distribution.

 

Je vais à une réunion pour le conseil de révision.

 

Je t'embrasse.

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