La lettre d'Henri Chas du 1er décembre 1914
Le 23/11/2015 à 12h57 par Valentine Bouchez

1er décembre 1914

 

Ma chère Marguerite,

 

Disposant de quelques minutes je m'empresse de répondre à ta lettre du 27.

 

Rien de nouveau quant au bombardement depuis dimanche midi et [demi] le canon allemand s'est tu.

 

Le ravitaillement se fait difficilement et les fonds s'épuisent - tout se [payent] comptant.

Enfin ça va comme cela mais ce n'est pas la perfection.

 

Je vais bien heureusement car ma vie est plutôt mouvementée et jusqu'à ce jour ma santé m'a donné toute satisfaction - [...].

 

Je compte [...] forcé d'aller à Paris à la rentrée des [Chambres] vers le 20 [décembre] et si je quitte ma ville [...] c'est qu'il n'y aura pas de danger pour les [incidents]. J'espère bien que d'ici là les alliés auront progressé. Mais ce que tu ne peux pas te figurer, c'est la consigne concernant les laisser-passer. Elle est tellement draconienne je t'envoie inclus une copie d'un rapport et tu jugeras.

 

Nous pensons évacuer le stock d'Armentières, mesure de précaution et [que moi personnellement] je ne trouvais pas nécessaire. Les Allemands ne reviendront jamais à Armentières et je ne crois pas qu'en quittant Prémesques Pérenchies et la [ligne], ils [bombardent] notre ville, s'ils avaient eu l'intention de le faire, ils l'auraient déjà fait.

 

Les obus qu'ils nous ont envoyé viennent les petits de Funquereau (ils sont installés dans le petit bois), les gros du Mont de Prémesques et ceux-là peuvent […] !!

 

[...]

 

J'ai reçu une lettre d'Henri, il me dit qu'il travaille bien. Je le verrai en passant à Paris et irai le surprendre.

 

Henry Ireland est en Angleterre, il est parti très fatigué et très vieilli - je lui ai conseillé de […] - il n'y a rien à faire comme travail d'usine pour l'instant.

 

J'ai encore de la chance, le tissage et les maisons de commerce n'ont rien.

 

Je t'envoie aussi un article de journal relatif à Armentières Le Nord [...] de Dunkerque, journal équivalent de La Croix et qui m'a [enguirlandé] et comment ? au moment de mon élection de Maire - enfin ça change de ton mais c'est encore vinaigré.

 

[...]

 

Bien heureux de te savoir ainsi que les enfants en bonne santé. Embrasse les pour moi. [Cette] séparation ne sera pas indéfinie et peut-être plus vite que la plupart ne le pense notre territoire sera libre. C'est mon avis personnel.

 

Rappelle-moi au bon souvenir de tous les tiens et fais une distribution de baisers de ma part à ta mère, les gosses et les sœurs.

 

Amitiés à Honoré, aux oncles et pour toi, ma [vieille] Margot, reçois mes [bons] baisers.

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