Les armoiries

Venez découvrir l'histoire des armoiries de la ville !

Le « scel aux causes »

 

Aujourd’hui, nous ne connaissons pas réellement l’origine des armoiries de la ville. La naissance du premier sceau, aussi appelé « scel aux causes », est estimée entre 1330 et 1423. Un sceau correspond à un caché officiel servant à marquer un acte afin de l’authentifier lors d’un procès. Celui d’Armentières ne ressemble pas aux armoiries de la ville.

En effet, celui-ci représente « une fleur de lis accompagnée en chef de deux écus burelés au lion brochant et brisé d’un lambel et, en pointe, d’un croissant et d’une étoile sur un champ feutré ». Initialement, le sceau se composait de la seule fleur de lis. Ce motif s’expliquerait par les unions entre les maisons de Luxembourg et de Bourgogne. Ce sceau connait de nombreuses modifications induites par Wallerand 1er de Luxembourg et Jean de Luxembourg. Plus tardivement, y sont ajoutés une étoile, une lune ainsi que deux lions avec pour légende « S’ : De le ville d’Armentières », certainement pour différencier les sceaux d’Armentières et de Lille.

 

    

 

Les armoiries d’Armentières

 

Les armoiries se différencient des sceaux qui ont une tendance plutôt administrative et politique. A l’inverse, les armoiries sont un moyen de reconnaissance. Elles sont propres à chaque ville qui en possède les droits patrimoniaux. Les premières armoiries d’Armentières apparaissent pour la première fois dans un manuscrit daté du 16ème siècle intitulé La Marche de Lille, aujourd’hui conservé à la bibliothèque municipale de Lille. Elles sont décrites également dans l’armoirial d’Hozier, dressé par ordre du roi Louis XIV entre 1696 et 1710.

 

Ces armoiries sont décrites selon un langage particulier, appelé « héraldique », véritable science apparue au Moyen-Âge. Les armoiries d’Armentières sont décrites de la façon suivante : « coupé au premier de gueules au soleil d’or senestré d’un croissant contourné de même ; au deuxième d’argent à la fleur de lis de gueules ». Elles sont soutenues par deux branches de chêne feuilletés vertes et ornées des deux croix de guerre ajoutées à la suite des deux guerres mondiales. Initialement, les armes d’Armentières ne disposaient que d’une fleur de lis. Une lune ainsi qu’un soleil, venu remplacé l’étoile primitivement présente sur les sceaux, toujours représentés avec un visage humain, viennent compléter le tout. Par dessus, se trouvent des remparts renvoyant à l’ancien statut de ville fortifiée.

 

Mettons un terme à une croyance qui voudrait que le soleil et la lune figurent sur le blason car les Armentiérois seraient aussi vaillants le jour que la nuit. Il en est de même pour la fleur de lis : celle-ci ne fait pas référence à Louis XIV ni à la royauté. En réalité, la lune aurait été empruntée à « l’ordre du double croissant allant outre-mer » fondé par saint Louis en 1269. L’étoile à six rais, remplacée par le soleil, était une marque fréquente sur les monnaies orientales certainement empruntée lors des croisades. L’origine de la fleur de lis a fait couler beaucoup d’encre, pour certains elle ferait plus allusion à une fleur d’irridée, autrefois appelées « glavions », ou encore à un lotus ou à un ancien javelot pour d’autres…

 

Tous ces éléments ont connu des modifications à travers le temps. Leurs couleurs et leur taille ont changé : les trois éléments ont fini par avoir la même taille. La lune, qui était au départ une lune pleine, est remplacée par une lune décroissante après la Grande Guerre. Ces évolutions s’observent sur les différents bâtiments de la ville. En effet, les armoiries figurant sur la corniche de la maison Mahieu (rue de la Gare), au fronton de l’ancienne caserne de pompiers (rue Jules Ferry) et de l’ancienne Chambre de commerce (rue de Strasbourg) sont celles datant d’avant 1914. Celles figurant sur l’hôtel de ville, au dessus du porche de l’école Gambetta ou encore sur le fronton de l’église Notre-Dame du Sacré-Coeur sont différentes car le blason est représenté dans un « écu chef » et non dans un « écu coupé ». Les armoiries que nous connaissons aujourd’hui ont été dessinées en 1963 par l’artiste héraldique Robert Louis et n’ont pas changé depuis. Elles apparaissaient déjà sur la chaire de l’église Saint-Vaast datant de 1929 ou encore sur la petite porte située à la base du monument aux morts datant de 1925.

 

Ces évolutions témoignent à la fois de l’identité et de l’histoire de la ville.

 

                 

                                                                

 

Le logo

 

A l’ère moderne, les armoiries s’apparentent au logo de la ville. La commune se dote d’un premier logo en 2000 et le modernise en 2008 pour afficher encore mieux son identité. Celui-ci est représenté avec un A majuscule symbolisant l’élancement de la ville vers l’avenir. La lettre est également traversée par un trait bleu et les trois points de suspension rappellent la base des la Lys, des Prés du Hem et l’étang. L’arbre en arrière plan rappelle l’importance du cadre de vie. Le message « L’alliance des caractères » et le blason viennent compléter le logo et représentent le support historique de la ville.

 

En 2012, une nouvelle signature est adoptée. Ainsi, « l’alliance des caractères » fait place à « la métamorphose », message témoignant de l’évolution de la cité de la toile. Le A se démarque des autres lettres. Il est surmonté de trois points : un bleu pour rappeler l’eau, un orange qui renvoie au patrimoine et un vert symbolisant les espaces verts. La signature est toujours suivie de trois points de suspension rappelant les éléments cités ci-dessus et du blason montrant qu’elle veille sur son histoire et son développement.

 

Finalement, un nouveau logo est adopté en juin 2023. Celui-ci représente un A en forme de coeur lorsqu’il est à 45°. Les angles arrondis et les courbes renvoient à une certaine légèreté et bienveillance. Ce nouveau design s’accorde avec les concepts d’engouement, d’enthousiasme, d’appartenance et d’amour, reflétant bien le portrait des Armentiérois.

 

             

 

 

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Sources :

 

Alain FERNAGUT, Armentières, son histoire, 2017.

Commission Armentières Hier Aujourd'hui, Les Armoiries d'Armentières, fasicule n°4.

Gustave LAMBIN, Histoire d'Armentières de ses origines à 1934, 1934.

Histoire d'Armentières, Imprimerie Ville d'Armentières, Archives municipales d'Armentières.

Article de Alain Fernagut, "Lis, étoile et croissant à travers les siècles", in La Voix du Nord, 1997.

Article de Alain Fernagut, "Le blason et le logo", in La Voix du Nord, 2010.

 

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