La préparation de la visite du Président

En vue de cette visite présidentielle, la municipalité met en place des préparatifs importants afin que cet événement soit à la fois chaleureux et imposant. Elle fait ainsi appel à tous les établissements scolaires publics et privés. Pour la circonstance, chaque élève devra porter un petit drapeau tricolore et l'agiter au passage du Président. Les associations, ainsi que plusieurs sociétés sportives et musicales armentiéroises et des environs, sont également associées à la préparation de cette cérémonie. L'harmonie « Ypriana » a par exemple répondu présente à l’invitation de la Mairie d’Armentières.

Le rassemblement de l’ensemble de ces acteurs s’effectuera sur le terre-plein face à l'Hôtel de Ville suivant un plan pré-établi. A l’arrivée de Monsieur Auriol, les sociétés devront faire une haie d’honneur et défiler ensuite dans un ordre précis devant le Président.

Dans un courrier adressé au Maire, le Préfet du Nord précise les dispositions à prendre pour ce type de visite. « Lors du passage du cortège officiel, toutes les cloches doivent sonner à la volée, conformément aux dispositions du décret du 16 juin 1907 relatif aux cérémonies publiques ». Il est ainsi prévu que les cloches de l’église Notre-Dame sonnent durant 2 minutes à l’arrivée du Président.

Plan indiquant la place de chaque école et association participante

Archives municipales d’Armentières – référence 1968

La visite présidentielle

Lorsque le Président arriva à la gare d’Armentières, il fut accueilli par "la Marseillaise" puis par "Dors min p'tit Quinquin". Le journal "Le Combat" rapporte dans son article sur l’événement que Vincent Auriol eut un large sourire en entendant pour la première fois cette chanson et s’exclama « C’est aussi beau que la "Toulousaine" ! ».

A l'occasion de cette visite officielle, Vincent Auriol remit des distinctions honorifiques à plusieurs personnalités de la ville :

• La rosette d'officier de la légion d'honneur à M. Charles Conem, ancien universitaire, ancien maire d'Armentières et ancien conseiller général du Canton.

• La croix de chevalier de la légion d'honneur à M. Gustave Duriez, adjoint au Maire, conseiller général.

• La croix de chevalier de la légion d'honneur à M. Arthur Defer, professeur et compositeur de musique, directeur de sociétés musicales, directeur de l'école de musique.

• La croix de chevalier de la légion d'honneur à M. Robert Pouille, lieutenant, pour service de guerre exceptionnels.

M. Georges Vankemmel, maire d'Armentières depuis 1944, souhaita que le Président lui remette également la croix de chevalier de la légion d'honneur qu'il avait obtenue au titre de la résistance en 1945 et qui ne lui avait pas encore était remise officiellement.

Pour fêter les 75 ans de la fondation de la Grande Fanfare, les distinctions d'officier de l'instruction publique et les palmes académiques furent également remises à 9 membres de la fanfare.

Afin de marquer le passage du Président dans la « Cité de la toile », une paire de drap lui fut offert par les patrons et ouvriers textiles d’Armentières. Ce fut une bobineuse des établissements Salmon, Mme Godart-Charlet, et un ancien tisseur de chez Dufour-Lescornez, M. David, qui eurent la chance de remettre ce cadeau à Vincent Auriol. Ils totalisaient à eux deux plus de cent années de travail dans les usines textiles armentiéroises.

Vers 17h30, le Président de la République quitta Armentières, très touché par cet accueil chaleureux, pour se diriger vers Lille. Cette visite de 30 minutes fut pour les armentiérois un moment inoubliable et plein d’émotions.

Invitation pour la visite officielle du Président de la République

Archives municipales d’Armentières – référence 1968

Aucun billet trouvé