La découverte d’un faire-part humoristique dans nos fonds d’archives est l’occasion de revenir sur cette tradition militaire puis lycéenne à l’occasion des épreuves du baccalauréat.
Le Père Cent militaire
Le Père Cent, que l’on peut également trouver sous la forme « père-cent » ou « pèrecent », est une ancienne tradition militaire.
A la fin du service militaire, les soldats fêtaient leur cent jours avant la "quille", la fameuse fin du service. Certains envoyaient à cette occasion un faire-part humoristique à leur famille, à un ami ou encore à un voisin pour recevoir un peu d'argent tandis que d'autres faisaient la quête auprès de leurs camarades avec une tirelire en forme de cercueil.
Faire-part du Père Cent envoyé en 1928 à un militaire basé au camp de Sissonne dans l’Aisne
Archives municipales d’Armentières – 9071 W
Le Père Cent lycéen
Cette tradition est reprise par les lycéens. Elle se déroule cent jours avant le baccalauréat, mais la pratique est différente selon les lycées et les régions. Généralement, il s'agit d'un défilé carnavalesque dans les rues qui se termine en soirée dansante ou en boîte de nuit.
A Armentières, cette fête était organisée par l'association des élèves des classes de terminale de l’école nationale professionnelle (ENP) devenue en 1960 le lycée technique d’État (LTE) puis en 1998 le lycée Gustave Eiffel.
Nous avons retrouvé dans le fonds des Archives municipales quelques documents sur l’organisation de cette fête dans les années 1970-1980. La fête se déroulait le samedi avant les vacances de printemps, la date changeait ainsi chaque année.
Le cortège folklorique démarrait du lycée et suivait l'itinéraire suivant : les rues Jules Lebleu, Paul Hazard, Denis Papin, le contour de l'église Notre-Dame puis les rues du 8 mai 1945, Robert Schuman, de Lille, la Place du Général de Gaulle et les rues de Dunkerque et Jules Lebleu pour revenir au lycée. Le défilé était constitué de chars fabriqués par les lycéens avec de vieilles épaves de voitures et d’autres matériaux de récupération.
Le moment symbolique de la journée était la pendaison de ce pauvre Père Cent qui était ensuite incinéré sur le terrain de sport du lycée. A partir de 1981, le Père Cent fut pendu sur la Grand Place, face à la mairie. La potence était transportée sur un char tracté, une benne de chantier faisait office de cercueil. La cérémonie se terminait bruyamment avec des pétards avant de revenir au lycée .
En 1989, une soirée dansante fut organisée dans la salle Carnot, inaugurée l'année précédente. Suite à des débordements lors des éditions suivantes, les festivités prirent fin dans les années 90.